Jordanie : Amman & Pétra
Prologue

J’avais toujours été impressionné par Pétra, depuis que j’avais vu une photo sur un national Géographic, chez mes parents quand j’étais petit. Je me disais que ça serait super d’habiter dans une maison taillée dans une falaise. Après avoir retiré La Grande Muraille de Chine de la “liste des choses à voir avant de mourir“, je me suis dit que ça serait pas mal de rayer Pétra de la liste. Lire un magazine dans la mer morte, ça aussi, ça me branchait bien. Et puis pourquoi pas les pyramides de Gizeh: tout est dans le même coin – plus ou moins – n’est-ce pas?
On avait donc une dizaine de jours pour Noël / Nouvel an, donc on s’est dit qu’on allait combiner ça avec un tour en Égypte. Notre première visite du monde Arabe.
22 Décembre : Atterrissage à Amman

Économies de billets d’avion oblige, on se retrouve à 3 Heures du matin à l’aéroport d’Amman, Jordanie, pas très réveillés. Mais pas de problème: on a réservé une voiture de location, et il y a effectivement quelqu’un qui nous attend à la sortie de l’aéroport avec un petit panneau avec notre nom écrit dessus ! La classe ! Mais très rapidement, la classe s’en arrête là. Le bonhomme nous emmène vers une toute petite voiture (c’est bien ce qu’on avait réservé) mais qui n’a vraiment pas l’air en bon état: rayures partout, vraiment usée, etc. Bon: on avait choisi la compagnie de location la moins chère (évidemment), donc on ne s’attendait pas non plus à une Ferrari toute neuve. Contrat de loc’ signé, dépôt de garantie versé, tout est prêt, on tourne la clé dans le contact, et … il ne se passe rien. Enfin si: tout les lumières s’éteignent dans la voiture. Court-circuit quelque part dans la voiture. Le gars de la compagnie de loc’ ouvre le capot, tape sur la batterie avec un gros pavé, toujours rien. Booonnnnn. Au moins les gars ont l’air sympa, ils s’excusent platement, nous payent le café, en attendant qu’une voiture toute neuve (à peine 150km au compteur), avec toutes options, arrive ! Bon, voilà, la Jordanie: nous voilà enfin.
La mer morte
On ne visitera pas Amman, faut de temps – et puis on aura plein de temps pour visiter des villes arabes en Égypte. On roule du même côté qu’en France, j’ai plus vraiment l’habitude, mais au moins il n’y a pas de trafic, les routes sont larges et en très bon état. On passe rapidement des 800 d’altitude à Amman aux rives de la mer morte … à -400 mètres. Oui, on se trouve donc à la plus basse altitude sur la “la terre ferme”, 400 mètres sous le niveau de la mer. On est en décembre, il ne fait beau mais venteux, je m’apprête à nager dans la mer morte…
Il faut savoir que la mer morte est en train de s’évaporer, et en rétrécissant, elle laisse des cristaux de sel sur les rivages, qui sont très tranchants. Donc il faut un bon 5 minutes de marche très délicate pour faire les 20 mètres de la plage à la mer morte, en fait. L’eau arrivée au niveau de mes hanches, je me jette … c’est irrépressible: j’éclate de rire. C’est tellement marrant: y’a que mes fesses, mes pieds et le bas de mon dos qui sont dans l’eau ! L’eau est tellement salée qu’elle parait visqueuse. Elle ne sèche pas à l’air, et en fait donne vraiment la sensation qu’on est recouvert d’huile d’olive. C’est bizarre.
Aussi, attention aux yeux/bouche ! Alors que je barbotait, le vent m’a envoyé une micro-goutte d’eau dans les yeux, la réaction a été immédiate, j’avais les yeux rouges et en pleurs instantanément. je vous prie de croire que le goût n’est pas terrible non plus !
Le château de Karak
En fait la mer morte, c’est super marrant, mais on s’en lasse assez vite. Il faut nager sur le dos pour éviter les éclaboussures sur le visage, et puis c’est tellement visqueux qu’on avance pas. On repart donc – après une bonne douche – en direction de Pétra, via le château des croisés de Karak. On remonte sur le plateau à 800 m, et heureusement que j’ai un rétro, sinon on aurait peut-être pas vu toutes ces panoramas superbes de la “vallée” de la mer morte. Arrivés à Karak, ça ressemble plutôt à un tas de ruines. Mais sous les ruines, se cache le trésor: tous les souterrains et chambres à l’intérieur tiennent encore; et en fait à chaque fois qu’on se ballade quelque part, on est ahuris de constater qu’on marchait sur le toit d’une immense salle de réfectoire, quelques minutes plus tôt. En fait il n’y a que l’extérieur qui s’écroule: tout l’intérieur du château tient toujours debout, le tout sans charpenterie, juste des pierres en clé de voûte ! Un guide paraissant un peu ennuyé nous balance quelques tuyaux, et nous fait découvrir l’usage de chacune des salles, les cuisines, des moulins, une presse à raisins, les salles de réfectoires … Ouah, le tout ayant presque 1.000 ans, c’est impressionnant !
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Un peu de route.
On continué notre route sur les autoroutes Jordaniennes : tout se passe bien … mis à part quand l’autoroute traverse des villages: évidemment, il n’y a pas de passerelles pour les habitants, donc les automobilistes sont sensés ralentir de 100km/h à 50, sur une grande deux-voies. Comme ça n’a pas dû bien marcher, les autorités ont mis … des ralentisseurs au beau milieu de l’autoroute. La première fois, ça m’a fait un peu un choc: j’ai écrasé la pédale de frein, donné à Clare la peur de sa vie, et j’ai quand-même tapé le ralentisseur à plus de 80km/h… Heureusement, la voiture était neuve: mais les amortisseurs n’ont sûrement pas aimé !
On débarque le soir à l’hôtel à côté de Pétra, crevés et affamés. Et l’hôtel est super: surtout la bouffe. C’est de la vraie bouffe locale, faite maison par les gérants de l’hôtel. C’est super bon, et c’est un buffet. Le meilleur, c’est les pâtisseries: on a du mal en laisser pour les autres !

23 Décembre: Pétra
Le réveille sonne très tôt. On s’extrait difficilement du lit, mais bon, après tout, j’ai attendu des années avant de voir ce que je vas voir aujourd’hui ! Le prix de l’entrée est assez ahurissant, je pense qu’on a payé plus 120€ pour Clare et moi… juste pour visiter un jour !!! Là, ils abusent complètement. Mais bref, après avoir serpenté au fond d’une gorge, au détour de l’un des virage, on découvre le Khazneh (première photo, à gauche, ci-dessous – cliquer pour agrandir), probablement l’un des bâtiments les plus connus de Pétra : 40 mètres de haut, taillé dans la roche. On découvre dans notre guide plein de détails: les encoches dans la roche de part et d’autres, sont en fait des échelles pour permettre aux tailleurs de pierres d’accéder au sommet. Les sculptures de la façade ont été défigurées par des gens appartenant à d’autres croyances (On découvrira malheureusement que c’est aussi souvent le cas en Égypte). Il y avait aussi une urne tout au sommet, et parce qu’une ancienne croyance disait qu’il y avait un trésor à l’intérieur de cette urne, des soldats ont mitraillé la roche sculptée pour en taire tomber l’urne – évidemment rien ne s’est produit, ils ont juste démoli l’urne. Mais il y a bien plus que le Khazneh à Pétra: c’est en fait une immense ville qui abritait jusqu’à la dizaine de millier de personnes. On y passe la journée, à marcher, marcher, marcher … jusqu’à avoir les pattes cassées ! On a aussi vu le Deir, après une bonne grimpette, là encore très impressionnant ! le plus étrange, c’est que derrière toutes ces façades impressionnantes, il n’y a souvent qu’une chambre, rectangulaire, sans ornements. Mais la majorité des structures n’étaient en fait que des tombes: les gens de l’époque préférant, apparemment, vivre dans des tentes… Allez comprendre !
Bref, malgré le prix ahurissant de l’entrée, Pétra n’a pas déçu et il y en avait mille fois plus à voir que ce que je m’étais imaginé au départ ! Ça permettait de s’éloigner assez facilement des foules, et d’apprécier, seul, et en silence ce lieu complètement sur-réel !
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