Egypte : Louxor, Assouan et Abou Simbel
Prologue

Clare voulait vraiment aller en Égypte. Ses parents étaient venus lui rendre visite quand elle travaillait dans un internat anglais en 2005. En repartant, ses parents étaient allés visiter l’Égypte avec son petit frère (tout frais payés) mais … sans elle ! Depuis, Clare avait toujours eu envie d’y aller. Ça paraissait aussi une bonne idée quand on avait réservé nos billets, 6 mois avant le départ: après leur révolution, le calme semblait être revenu, ils avaient élu un président, la constitution avait été votée … on s’était dit que les choses ne pouvaient que s’améliorer. Les choses ne se sont pas vraiment améliorées, mais ne se sont pas trop dégradées non plus. On a eu du bol. On faisant attention, on a dû faire quelques changements pur éviter la région dangereuse du Sinaï, mais il ne s’est rien passé au final; et le grand bénéfice est qu’il y avait – relativement – peu de touristes, mais ça montrait aussi à quel point les Égyptiens dépendent du tourisme: ils étaient très avides du moindre petit sou qu’ils pouvaient extraire du peu de touristes présents, et très, très, très collants. Je souhaite vraiment que leur situation s’améliore …
27 – 28 Décembre – Louxor

Après 24 heures en transit (dont à peine 4 heures de vol), on finit enfin par arriver à Louxor, d’où nous ferons route vers le Sud, avant de finir notre voyage au Caire. En transit, re-embrouilles avec mon couteau suisse à l’aéroport, je me demande où ils vont les chercher leur flics, à moins qu’ils ne fassent ça pour s’attirer un petit backshish.
Notre hôtel à Louxor a une terrasse au 5 ème étage, ça permet de contempler l’extérieur un peu à l’écart du chaos infernal de la rue. Ici, ça n’a rien à voir avec la Jordanie. Impossible de sortir sans se faire offrir un tour en calèche, à dos d’âne, des souvenirs, où je-ne-sais-quoi. Même les gardiens des musées vous invitent à faire des choses marquées comme interdites sur de nombreux panneaux, en échange d’un petit backshish. On a eu notre première expérience au temple de Louxor, où les gardiens nous invitent à toucher, photographier des choses marquées comme interdites où à visiter des sections interdites au public. il faut toujours faire attention: ça pourrait être un gardien honnête qui vous montre les bons coins du musée/temple, ou bien un pourri qui vous invite à faire quelque chose d’illégal, pour après vous faire “acheter son silence”. En attendant, ils autorisent les visiteurs à dégrader leur monuments nationaux pour leur bénéfice personnel. Malgré ça, la visite du temple de Luxor de nuit fut extraordinaire. Éclairé à grand renfort de projecteurs, ça donne un aspect surréel. On découvre aussi que la plupart des temples ont été défigurés par les catholiques venus après, qui ont gravé leur propres symboles et croix par-dessus en convertissant les temples en Eglises, puis ce fut le tour des musulmans… puis ce fut notre bon vieux Napoléon qui piqua l’obélisque du temple, pour l’installer au beau milieu de Paris … Pas de bol, ces égyptiens.

Le lendemain, on visita l’incontournable vallée de rois, les tombes de Ramsès, etc, le temple de Hatshepsut, les tombes des nobles … journée bien remplie! C’est impressionnant de voir comment les peintures des tombes ont pu survivre deux millénaires … et les assauts de tous les touristes passés par là ces 100 dernières années …
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29 Décembre – Assouan
On a pris un taxi pour aller de Louxor à Assouan. Là encore, c’était une histoire cocasse. notre taxi de la veille nous avait offert de nous emmener là pour 40€. Mais nous on avait déjà réservé sur Internet avant de partir, et avec une autre compagnie … pour le double ! Tout juste sorti de l’hôtel, le taxi de la veille nous attendait, pas bête le bonhomme: il tente sa chance ! Le taxi que nous avions réservé ne se présentant pas, tout le monde est de mèche et nous dit “il ne viendra pas”. Bref, nous étions sur le point d’aller dans son taxi, content d’économiser 40€ … juste au moment où le taxi d’origine arriva. Dans un élan d’honnêteté, on s’est excusé et sommes allés dans le taxi réservé.
Super, c’était une voiture très propre et avec – chose rare – des ceintures de sécurité ! On a aussi l’air conditionné, et un chauffeur parlant parfaitement anglais. Mais ça n’a pas duré: il nous a éloigné du centre … et nous a fait monter dans l’un des taxis de ses collègues, qui était, évidemment nul… bref, on s’est fait avoir. Evidemment, pas de ceinture et le chauffeur conduisait un peu comme un malade (mais le pire était encore à venir) et demandait un très gros pourboire 🙁 ! heureusement, le soir on se trouve un très bon restau, et Clare m’emmène faire un tour en Félouque, un de ces voiliers classiques sur le Nil, enfin un peu de calme !
30 Décembre – Abou Simbel
Le lendemain on embraye sur un tour à Abou Simbel, partis à 4 heures du mat’, pour 5 heures de route. Le chauffeur du minibus doit cueillir d’autres touristes, et finit par rater le fameux convoi : on ne peut aller d’Assouan à Abu Simbel qu’avec l’un des deux convois quotidiens, un a 4H et un autre à 9H. Ayant manqué le convoi, il coupe à travers les rues d’Assouan ( à fond la caisse) pour essayer de rattraper le cortège. Au point de contrôle, s’en suit une longue discussion avec les gardes qui ont bien compris sa combine… mais ça passe. Allez, 5 heures de route de nuit – le chauffeur a décidé de ne pas allumer ses phares, c’est la coutume ici, paraît il. Vu que les phares ça éblouit les gens la nuit, ils conduisent sans phares :x.
Arrivés sur place, on comprend l’attrait du lieu. Ces statues et ce temple, déplacés bloc par bloc, car ils allaient être engloutis sous le lac Nasser après la construction bu barrage, se dévoilent au détour du chemin. Une vision iconique qui ne déçoit pas. L’intérieur du temple est aussi admirable, même si presque tout a encore été défiguré par les religions suivantes, et que la flopée de touriste gâche un peu le spectacle (qu’est ce que ça doit être en pleine saison!) et de toutes façons, le meilleur est vu de l’extérieur.
Au retour, au bénéfice de la lumière du jour, on découvre que le convoi n’est pas du tout escorté par la police ou les militaires. On ne comprendra donc jamais l’utilité du convoi … si ce n’est de faciliter un éventuel “tir groupé” sur les touristes sans défenses pour des terroristes ! Et puis on est réveillés: on découvre à quel point le chauffeur conduit comme un dingue. En fait, comme ils savent l’autoroute plutôt déserte ils roulent tous de front, sur toutes les voies. Tout le monde essaye d’être en tête du cortège, mais personne ne double le bus qui est en tête du convoi – pour une raison inconnue. Alors voilà, on a le droit à une espèce de 24 heures du mans, sauf que ça ne dure que 5 heures, heureusement. Bref, deux trois temples sur le retour, mais on en a marre: on descend du bus avec grand bonheur et nous dirigeons vers la gare pour remonter en train jusqu’à Gizeh.
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