Au pays des merveilles: GuangXi (Chine #3)

9 Mars 2013 : Guilin

On descend à NanNing du train de nuit en provenance de KunMing. Il ne nous reste plus qu’à attraper un train régulier pour aller à GuiLin: notre prochaine destination. C’est le seul train que nous n’avions pas réservés à l’avance: 1)sachant qu’il y en avait plein, et 2)que les trains de nuit arrivent souvent en retard (ce qui fut le cas). Bref, on file au bureau de réservations : 10 guichets ouverts, une queue de 20 minute à chaque bureau – soit au total une bonne centaine de personnes faisant la queue ! On finit par arriver, et – miracle – la guichetière parle même anglais. Je lui demande un ticket pour le prochain train qui passe par GuiLin. “In 15 minutes; standing” (dans 15 minutes, debout) me répond-elle. Allons-y. Une fois les tickets achetés, Clare me dit: “debout ? Tu sais que c’est un voyage de 5 heures” ? Eh m**de …
Bon, donc voila comment on a passé 5h debout dans un train, coincés entre deux wagons: ce qui est précisément l’espace désigné pour les fumeurs. Heureusement que, pour la dernière demi-heure, un groupe d’adorable lycéens nous laissent utiliser leur sièges. Ces derniers font NanNing -> beijing en train, soit un voyage de 28h sans arrêt, sans couchette ! Bon courage, et bravo à l’instit qui les encadrent !

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Là elle ne savait pas encore qu’elle allait passer 5 heures debout dans le prochain train …

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… et en arrivant, elle n’était plus vraiment elle-même !

On arrive dans l’après-midi à GuiLin, et on fait un petit tour de la ville, mais un peu la flemme de trop marcher. On essaye un restau un peu plus “classe” que d’habitude, et c’est un désastre: on avait commandé un plat de canard, on nous sert des petits bout d’os avec un peu de viande dessus, qu’il faut rogner et décoller. Beurkh. Moi je rêvais d’un bon steack de canard. Déçu. Heureusement que les nouilles, elles sont assez bonnes. Et donc, pour le reste du voyage, on a décidé de rester 1)sur des petits boui-bouis  2)avec les combinaisons de base avec riz-nouilles-dim sum (sorte de raviolis chinois) – et bière, évidemment.

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C’était très joli, mais on était un peu trop nazes pour apprécier, je pense …

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Enfin c’est superbe au coucher de soleil, y’a rien à dire !

Longsheng

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Je me demande si les gens qui habitent là s’habituent à vivre entouré d’un truc aussi faramineux …

Au petit matin, départ pour la plus incertaine des aventures : on veut aller visiter des rizières en terrasses de LongSheng, près de Ping’an. Le problème, c’est que c’est un peu … reculé. Il faut prendre un taxi pour aller à la gare routière, puis un minibus, puis changer on-ne-sait-pas-où pour un autre minibus … notre auberge de jeunesse nous file un bout de papier avec tous les arrêts écrits en chinois, mais bon … ça va être intéressant. L’aller se passe plutôt bien, encore une fois, merci le GPS de randonnée pour savoir où l’on est et où l’on va, et les chinois qui se décarcassent vraiment pour nous aider. Ils ont même passé un film de Jackie Chan dans le minibus : c’est marrant de voir qu’on peut tout comprendre de ces films, même sans comprendre un mot des dialogues. Au retour par contre, on découvrira qu’en chine, un minibus n’est jamais plein. Quand y’a plus de place … eh bah, y’en a encore. Le minibus, déjà bondé dès le départ, s’est arrêté à tous les arrêts pour embarquer … encore plus de monde à chaque fois ! Dans une route de montagne avec les virages en épingles à cheveux, debout, en s’accrochant à quoi-que-ce-soit dans un minibus surchargé … vous ne faites pas le malin, je vous prie de croire !

bref, les terrasses étaient super. C’est encore l’un des trucs qui m’avaient impressionnés quand j’étais petit, et que j’avais envie de voir de longue date. J’ai pas été déçu. Sur chaque terrasse, le muret est parfois plus haut que la zone cultivée est large. Un travail de fou. C’est tellement régulier que ça ressemble a quelque chose fait par un quelconque phénomène naturel. On a réussi à s’éloigner un peu de la masse touristique de des sentiers battus sans se perdre (merci GPS de randonnée) et contempler les paysage au calme. Splendide: j’aurais juste aimé qu’il n’y ait pas cette brume qui nous accompagnera durant presque tout ce voyage !
De retour à l’auberge de jeunesse, ils nous font la lessive à l’œil (en Norvège on avait payé 10€, quand même) ! On repart lendemain pour le Sud, vers YangShuo.

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J’ai dû attendre un bon 10 minutes pour que ce papillon daigne entrer dans mon cadrage …

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Et voilà. C’est tellement régulier et insensé qu’on n’y croirait à peine.

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Mais on n’a pas réussi à se débarrasser de l’éternelle brume

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Pause déjeuner: rien de mieux que les bons vieux fayots en conserve !!!

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Attention, ça va tomber !

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Yanshuo

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Le monsieur va promener ses buffles

Yanshuo est un petit village un peu plus tranquille, connu pour son paysage de monticules de karst. On commence par une rando le long d’un fleuve bordé de ces fameux monts. Moi, petit malin, je lis sur un site Internet qu’en faisant la rando dans le sens inverse, on n’a pas à payer pour entrer dans le parc. Le problème, c’est que tout était prévu pour faire la rando dans ce sens: on s’est donc retrouvés plus ou moins coincés au moment de franchir la rivière, vu que les bateaux n’opéraient que dans un seul sens ! On s’est donc fait arnaquer à chaque fois qu’on devait traverser: les passeurs ont dû se dire “tiens, en voilà qui ont cru être malins”. Sans compter qu’on s’est fait em****er pendant une bonne demi-heure par une vieille femme sans age, qui n’a pas arrêté de nous parler en Chinois: on ne comprenait même pas ce qu’elle voulait. Et elle ne nous lâchait pas d’une semelle: on se demandait si elle n’allait pas nous suivre jusqu’au bout de la rando. Bref, encore plus collante qu’un Égyptien à la dèche. Au moment où l’on a arrêté d’entendre le bruit de ses pas et son baragouinement incessant, on n’osait à peine se retourner, on n’osait même plus espérer qu’elle nous lâche …
Bref, c’était tout de même une super rando’ tout de même, au beau milieu de ces formations géologiques hors-du-commun.
Le lendemain, on se disait qu’on en avait un peu fait le tour … quand on vit qu’il était possible de faire des tours en kayak ! Evidemment, on a sauté sur l’occasion, se rappelant tous nos bons souvenirs de notre rando’ en kayak en Norvège.  Et c’était super: il y avait même de petits rapides, sans compter, encore une fois, la super vue qui défilait doucement alors qu’on descendait tranquillement la rivière aidés par le courant.

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C’est toujours plus marrant quand c’est vous qui faites avancer le bateau (aidé par le courant: c’est encore mieux)

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Scène typique du Karst de YangShuo. Ils l’ont même dessiné sur l’un de leur billets de banque.

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Au terme d’une super rando à l’arrache … Un peu de repos.

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On est vraiment devenus de fans de canoë/kayak.

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Allez, on rame à l’avant !

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La vue du toit de l’hôtel. Pas mal; Avec une bière: encore mieux.

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Au revoir YangShuo !

Après un déjeuner splendide dans un petit boui-boui (des dim-sum rissolés à la poëlle), on reprit le bus pour GuiLin. Note à moi-même: ne jamais se mettre à l’avant d’un bus en asie: frayeurs garantie – autant rester à l’arrière et rester paisiblement ignorant de la conduite folle du chauffeur.  Sérieusement il conduisait avec une main en permanence sur son claxon, et s’en servait au moins une fois toutes les 20, secondes … pendant 45 minutes. Épuisant ! Savez-vous quelle est la première chose que Renault a dû revoir pour ses modèles de voitures exportées pour la chine ? Le klaxon, évidemment ! Les klaxons français ne supportaient pas les rigueurs de l’usage intensif des chauffeurs chinois, et tombaient en panne ! Et un klaxon en Chine, c’est aussi vital que d’avoir de l’essence dans son réservoir. Il y a même une blague courante qui dit : “mon mécanicien m’a dit: je n’ai pas réussi à réparer vos freins, alors j’ai juste augmenté le volume de votre klaxon“!

GuangZhou

Le train de nuit jusqu’à GuangZhou ne fut pas de tout repos. Bon, il y avait un bébé qui pleurait. Bon, ça arrive tout le temps. Mais celui-là, il hurlait à mort, il s’époumonait.  Et il n’arrêtait pas. Le train était bondé, ils n’éteignaient pas les lumières, bref, pas beaucoup dormi, je commençais à avoir les nerfs fragiles.
Puis arrivé à Guangzhou, nous n’avions plus un sou (poil au cou). On s’était dit que l’on payerait le train pour Hong Kong par carte. Il faut dire, en Chine, ils ne connaissent presque pas la carte bleue, donc c’était une décision un peu hasardeuse dès le départ. Bref, évidemment, ils ne prennent pas les cartes. Pas de problème, se dit-on: on va récupérer de l’argent dans l’un des distributeurs de billets dans une banque. Y’a une banque juste à côté !  Mais voilà : première banque: carte refusée, seconde carte, refusée. Bon, on marche au hasard, on finit par trouver un DAB au 7ème étage d’un centre commercial: première carte: marche pas, seconde: non plus. On continue, on trouve une autre gare, ça ne marche toujours pas. La carte bleue Anglaise, la Française, l’Australienne: rien ne passe. On marche, on marche, on essaye toutes les banques qu’on voit. Là on commence à flipper. Heureusement, la quatrième banque fut la bonne ! Bilan: 2h30 perdues pour retirer de quoi acheter les tickets de train pour sortir de Chine ! C’est un complot !

Bilan

Merci beaucoup la Chine: on s’est bien amusés, on a bien mangé, on a bien découvert ! Mais sur la fin, on était vraiment usés. Fatigués des conditions de transport pas terribles, cette sensation qu’aller quelque part est une aventure en soi. On s’en est quand même sorti pour 150€/pers pour dix jours, avec transport, hôtel, bouffe, attraction: tout compris ! LA chine, c’est vraiment pas cher.
Mais maintenant il est temps de retourner vers un monde dont on connait un peu plus la civilisation: Hong Kong – et le premier choc sera … les prix, après s’être habitués aux repas-pour-deux-plus-bière à 5€, ça va changer !

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